Caricole

Le centre de transit Caricole fonctionne comme centre fermé à la frontière. On y détient les migrants qui ont été arrêtés à l’aéroport au contrôle des frontières parce qu’ils n’étaient pas en possession des documents requis ou parce qu’ils y ont introduit une demande de protection internationale.

Nos visiteurs peuvent en effet constater que les personnes qui demandent une protection internationale à la frontière sont systématiquement placées en détention. Le gouvernement, qui conteste d’habitude cette systématicité, n’a d’ailleurs pas pu fournir de chiffres sur le nombre de demandeurs d’asile ‘frontière’ qui ne sont pas détenues.

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La conséquence de ce contrôle frontalier est que les visiteurs trouvent souvent le centre surpeuplé. Les chiffres officiels indiquent que la capacité du centre s’élève à 90 lits. En réalité, le centre dispose de 114 lits "ordinaires". En plus de cette capacité, 12 lits dans l’infirmerie et 3 lits dans les chambres d’isolement peuvent également être pris en compte.

Sur l’ensemble des semaines visitées, le centre a été habité en moyenne par 103 personnes, avec des pics allant jusqu’à 121 détenus, principalement vers la fin de l’année. A partir de septembre 2019, le centre n’a été occupé qu’une seule fois par moins de 100 détenus. En raison de ce surpeuplement, les lits de l’aile d’infirmerie étaient régulièrement utilisés pour accueillir les détenus supplémentaires. Cette aile, appelée "régime adapté", a été principalement utilisée pour la prise en charge temporaire de familles avec des enfants mineurs, mais aussi pour l’accueil de personnes en surnombre dans le centre. En outre, les lits servent également à mettre les ronfleurs à part du reste du groupe pendant la nuit. Ce n’est que dans de rares cas que les lits ont été effectivement utilisés pour des raisons médicales telles que des problématiques psychologiques graves.

Les nationalités sont très variées dans le centre. Cependant, il est frappant de constater que de nombreuses personnes ont été enfermées alors qu’elles étaient originaires de pays où elles pouvaient être en danger. Durant huit mois sur l’année, il y avait un grand groupe de Palestiniens. À partir de septembre, le centre de gravité s’est déplacé vers le Venezuela et surtout vers la Turquie. Les ressortissants de la République démocratique du Congo sont toujours aussi relativement bien représentés dans le centre.

Bien que le régime de Caricole soit généralement moins strict que celui des centres de Bruges ou de Merksplas, deux tentatives de suicide y ont eu lieu cette année, sur une période de trois jours. Il est donc possible que la première tentative ait influencé l’auteur de la deuxième.

Le centre de transit Caricole à Steenokkerzeel a été visité au total 34 fois par des visiteurs accrédités du JRS Belgium en 2019. A partir de la fin octobre, ces visites ont été effectuées en binôme.

Cet article fait partie du rapport annuel du JRS Belgium (2019). Vous en trouverez ici une vue d’ensemble.