Le ‘Centre pour Illégaux’ de Bruges (CIB)

Arrêt obligatoire pour les migrants en transit

Depuis l’été 2018, le CIB a surtout été utilisé pour la détention des ‘migrants en transit’. Cette politique s’est poursuivie en grande partie durant l’année 2019. A partir d’avril 2019, nous avons vu de nouveau à Bruges, à côté des ‘migrants en transit, un bon nombre de personnes qui résidaient déjà depuis longtemps en Belgique ou qui sortaient de prison, en vue de leur rapatriement.

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Le ‘carrousel-Dublin’, dans lequel sont envoyées encore une fois les personnes à destination, soit du premier pays où elles ont introduit leur demande de protection internationale, soit du pays par lequel elles sont entrées dans la zone Schengen, a tourné à plein rendement. Une nouveauté cette année : nous avons constaté toujours plus de renvois vers les pays nordiques (Finlande, Suède, Norvège) là où, les années précédentes, il s’agissait surtout de l’Italie, de la France et de la Grèce. L’Office des Etrangers a réinitié les rapatriements vers la Grèce. Est-ce à dire que la Belgique a jugé que les conditions d’accueil et d’enfermement des migrants se sont fortement améliorées sur le sol grec durant l’année 2019 ?...A côté des dossiers-Dublin, on trouve encore pas mal de personnes renvoyées vers un autre pays européen où elles ont été reconnues comme réfugiées. Chez elles aussi le sentiment de frustration se ressent souvent très fort car ce retour prend parfois plusieurs semaines ; or, entre-temps, elles ont une famille, elles ne peuvent pas travailler et elles ont un loyer à payer.

Nous entendons régulièrement parler de manifestations de mécontentement et de grèves de la faim causées par l’imprévisibilité du terme de la détention. Notons aussi les libérations inattendues et les arrestations administratives qui ne sont pas suivies d’un enfermement mais qui renforcent le sentiment d’arbitraire, nourrissant ainsi le stress et l’agressivité.

Dans le courant de 2019 fut lancé un projet limité dans le temps, mais important pour les détenus, de mise à disposition d’ordinateurs. Dans une des sections du centre, les résidents ont reçu un accès temporaire à Facebook, ainsi qu’à une sorte d’intranet pour l’information. Ce projet a été cependant clôturé sans perspective de développement ultérieur . Le JRS continue à déployer ses efforts pour que les détenus aient accès au courrier électronique, à Facebook et à l’internet en général. C’est souvent la seule possibilité dont ils disposent d’entrer en contact avec leur famille ou d’obtenir des informations sur leur pays d’origine.

Cet article fait partie du rapport annuel du JRS Belgium (2019). Vous en trouverez ici une vue d’ensemble.