Le ‘Centre pour illégaux’ de Merksplas

A Merksplas, une nouvelle aile a été inaugurée le 16 mai 2019 en présence de la ministre de l’Asile et de la migration. Il s’agit de quatorze chambres séparées pour les détenus qui sont écartés du régime de groupe. Ce traitement spécial peut être dû à diverses raisons, allant d’un lourd casier judiciaire à un profil psychiatrique. L’extension fait partie du "Masterplan des centres fermés", approuvé par le gouvernement il y a deux ans. Cela signifie qu’il y a maintenant de la place pour environ 160 personnes à Merksplas. La nouvelle aile a fonctionné pendant quelques semaines, mais a dû, par la suite, être fermée à nouveau par manque de personnel. Depuis lors, elle est vide. Coût de la rénovation : 557 000 euros.

JPEG - 2.3 Mio

L’année dernière, nous avons été témoins d’un grand nombre d’enfermements de longue durée. En principe, la détention est limitée à quatre mois, cinq au maximum. Ceux qui sortent de prison peuvent être détenus jusqu’à huit mois. Mais nous avons constaté des détentions jusqu’à onze ou douze mois.

Jamais auparavant nous n’avions eu l’expérience d’autant de libérations : 67 des 183 personnes que nous avons accompagnées n’ont pas pu être rapatriées. Plusieurs fois, une personne a été libérée après huit mois ou plus, parce que l’Office des étrangers n’a pas pu obtenir de laisser-passer de la part des autorités de son pays d’origine. Apparemment, le gouvernement éprouve de plus en plus de difficultés à renvoyer les sans-papiers. Les chiffres des retours volontaires sont également en baisse. En 2019, le chiffre le plus bas depuis 2010 a été enregistré tant pour le retour volontaire que pour le retour forcé. Les vieilles recettes s’épuisent-elles peu à peu ?

Le personnel de Merksplas est bien formé et fait tout son possible pour rendre supportable le séjour forcé des personnes dans le centre. Néanmoins, derrière les hauts murs et les clôtures, se cachent beaucoup de souffrances que nous essayons de rencontrer quelque peu par notre présence, notre offre de service et notre plaidoyer.

Cet article fait partie du rapport annuel du JRS Belgium (2019). Vous en trouverez ici une vue d’ensemble.