Rencontre entre étudiants et détenus à Merksplas

"Detention sucks." Ce ne sont pas les mots d’un slogan sur une banderole lors d’une manifestation, mais la remarque finale d’un travail pratique universitaire d’une journée et demie sur la détention administrative. La conclusion n’est pas surprenante; cette formulation, un peu directe, évoque une intuition née d’une discussion sur la politique de retour forcé qui semble être devenue une évidence, non seulement en Belgique, mais dans toute l’Europe.

Le travail pratique, organisé par la KU Leuven dans le cadre de la chaire "Détention, signification et société", s’est déroulé, de manière inédite, à l’intérieur du centre de détention administrative de Merksplas.

Douze étudiants en droit et en criminologie y ont passé non seulement la journée mais aussi la nuit, en compagnie de huit détenus participants qui y sont enfermés depuis un certain temps.

Pour découvrir leurs impressions cliquez ici :

intelsoc video

Les discussions sur la détention ont été introduites par de brèves présentations sur le modèle juridique du contrôle des frontières, le vécu des personnes détenues et les alternatives à la détention. Les intervenants étaient Lars Breuls, professeur à la VUB, et des collaborateurs de JRS.

Ce travail pratique exceptionnel a été une occasion spéciale de collaboration entre JRS Belgium et INTELSOC, qui est un projet qui vise à lier plus étroitement l’apostolat intellectuel et social des Jésuites. La collaboration est née de manière naturelle, après la création d’une chaire sur la détention et le sens. Le fait que la conférence puisse effectivement se dérouler dans un centre de détention était, en revanche, beaucoup moins évident mais a été rendu possible grâce aux conférenciers Pieter de Witte et Geertjan Zuijdwegt qui, par le passé, avaient déjà organisé des travaux pratiques entre détenus et étudiants dans des prisons.

Il convient également de remercier tout particulièrement le directeur du centre, Eric Kivit, qui a su immédiatement partager son enthousiasme pour le projet et a facilité un séjour de deux jours sur place, dans une aile vide du centre.

Pour le JRS Belgique, le travail pratique a surtout été l’occasion de transmettre la voix des détenus directement et sans filtre à un jeune public d’étudiants.

Cette expérience m’a ouvert les yeux. Je suis rentrée à la maison avec un sentiment d’inquiétude. Elle m’a laissé une impression plus forte que je ne l’avais pensé au départ. Les histoires des résidents du centre de détention administrative de Merksplas sont restées et resteront à jamais gravées dans ma mémoire. J’espère pouvoir apporter ma contribution à l’avenir en aidant les migrants dans leur procédure et peut-être un jour en convainquant le gouvernement d’élaborer une meilleure politique migratoire. (Friedl Michiels, étudiante en droit à la KU Leuven)

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