Visiter et défendre les droits

A l’occasion de sa planification stratégique, le JRS Belgium a réaffirmé l’importance des visites dans les centres fermés pour y exercer une surveillance attentive et mener un travail politique à leur sujet. Pour l’année 2019, ce choix a débouché sur la publication d’un rapport qui traite des vulnérabilités dans les centres fermés, rapport élaboré en partenariat avec les visiteurs de Caritas et de Point d’appui. Le Ciré, Vluchtelingenwerk Vlaanderen et la Plateforme Mineurs en exil ont également collaboré à la réalisation de ce rapport.

Le document est abondamment illustré d’exemples récents montrant des situations inquiétantes que les visiteurs ont rencontrées dans les centres fermés. Les témoignages donnent au rapport une crédibilité supplémentaire et montrent, comme seules peuvent le faire les expériences issues du terrain, la nécessité d’adopter d’urgence une politique plus humaine.
Que l’accent soit placé sur les profils vulnérables ne doit pas étonner puisque, chez nous, le fait qu’une personne soit décrite comme vulnérable n’empêche pas la Belgique de l’enfermer dans un centre de détention. Seul l’enfermement des mineurs non accompagnés fait l’objet d’une interdiction légale explicite .

De foto werd genomen in het kader van het project ’Artists in motion’ - meer info vindt u op de website van JRS International : https://jrs.net/en/resource/artist-in-motion/.

La vulnérabilité d’une personne doit être prise en compte pour décider de sa détention dans un centre fermé. Dès lors, cette vulnérabilité doit être identifiée avant qu’une décision de détention ne soit prise à son égard. En particulier dans le cas de la migration forcée, on se trouve souvent en présence de traumatismes antérieurs. La détention de ces personnes ne fait qu’accroître leur vulnérabilité ; elle est, pour cette raison, inhumaine.

Afin de renforcer leurs positions, le JRS Belgium et ses partenaires ont travaillé pour faire connaître aux nouveaux parlementaires fédéraux ce rapport sur la vulnérabilité. La tournée d’information a débuté en 2019 et se poursuivra en 2020.

Le choix de coupler le travail politique avec les visites effectuées dans les centres a été une fois de plus mis en évidence dans les efforts consentis au sujet de l’assistance juridique. Par exemple, le JRS Belgium a contribué à fournir des exemples pratiques pour alimenter la discussion avec l’Ordre des Barreaux flamands et l’Ordre des Barreaux francophones et germanophone. En outre, Griet Demeestere, visiteuse du JRS Belgium au "Centre pour illégaux" de Bruges, a participé à une table ronde organisée par le HCR concernant l’aide juridique.

Enfin, cette année, le JRS Belgium a poursuivi sa concertation structurelle avec la Direction des centres fermés de l’Office des étrangers et a maintenu ses contacts avec les responsables des retours et des éloignements de ce même Office. Au cours de ces entretiens, le JRS Belgium peut continuer à attirer l’attention des autorités sur la double question de la vulnérabilité et de l’aide juridique.

Cet article fait partie du rapport annuel du JRS Belgium (2019). Vous en trouverez ici une vue d’ensemble.